NOTRE JOUR VIENDRA DE ROMAIN GAVRAS

Publié le par arteton

REALISATEUR:ROMAIN GAVRAS:Élevé dans le monde du septième art, le fils du réalisateur Costa-Gavras est le co-fondateur en 1994 du collectif Kourtrajmé avec Kim Chapiron. Avec ou sans son acolyte, Romain Gavras met en scène de nombreux courts métrages, et se fait également connaître dans la réalisation de clips tels que Changer le monde du rappeur Rocé, ou Pour ceux de la Mafia K1fri ; un registre qui lui permet de gagner ses premières lettres de noblesse.

Le court-métrage Mégalopolis présente Paris d'un point de vue différent : déjanté, underground, à l'image des autres réalisations du collectif. Ce projet s'appuit sur la musique de DJ Medhi, qui livre une composition mêlant rap et électro. Romain Gavras apparaît également brièvement pour son père sur grand écran en 2005, dans Le Couperet.

A une époque où tout le monde se "montre" pour la moindre raison, lui garde un contrôle méticuleux de son image et permet d'entretenir ainsi une sorte de mythe autour de son personnage. C'est ainsi que l'on ne l'entend pas au moment de la double polémique suscitée par l'ultra-violence de ses deux clips A cross the universe pour le groupe électro Justice (2008) et Born free pour la chanteuse hip-hop M.I.A. (2009). A propos de ce silence, critiqué, il déclare quelque temps après ; "il fallait laisser les gens interpréter sans accompagnement explicatif. Mon silence était nécessaire pour que les discours les plus contradictoires s'épanouissent. Les commentaires font partie de l'oeuvre, à leur manière." Et de créer ainsi sa "marque de fabrique", déclencheur des passions.

C'est en reprenant le thème narratif utilisé pour M.I.A., la stigmatisation de la communauté des roux, qu'il élabore en 2009 son premier long-métrage Notre jour viendra où deux membres de sa "famille" de cinéma, Vincent Cassel et Olivier Barthelemy jouent deux roux, animés par une quête hallucinée vers l'Irlande et la liberté.

 

VINCENT CASSEL:Fils de Jean-Pierre Cassel, Vincent Cassel passe par l'école du cirque et l'Actor's Institute de New York avant d'entrer à Paris dans la troupe de Jean-Louis Barrault. Il fait ses débuts au cinéma dans Les Clés du paradis (Philippe de Broca, 1991). Sa rencontre avec Mathieu Kassovitz est déterminante. Le jeune cinéaste dirige le comédien et lui donne la réplique dans Métisse (1993), La Haine (1995) et Les Rivières pourpres (2000). Si Métisse ne reste pas dans les mémoires, La Haine est un véritable cataclysme dans le cinéma français, aussi bien du point de vue du sujet sensible abordé que des performances (spectaculaires) des acteurs. Non content de son succès commercial, le film permet de faire émerger dans le débat public le sujet controversé de la violence urbaine et policière. Se dégage également un acteur de génie, Vincent Cassel. Adapté du roman de Jean-Christophe Grangé, Les Rivières Pourpres fait aussi des merveilles au box office. En 1998, Cassel et Kassovitz se retrouvent au casting du Plaisir et ses petits tracas (Nicolas Boukhrief).

Comédien réputé impulsif, il investit ses personnages de toute son énergie, aussi bien au travers de la violence comme dans Dobermann (1997) de Jan Kounen ou Jeanne d'Arc (1999) de Luc Besson, qu'au travers de la timidité et de l'introversion (L'Appartement). Véritable acteur-caméléon, il est capable d'incarner aussi bien un jeune précepteur de bonne famille dans L'Elève d'Olivier Schatzky qu'un chercheur d'emploi fraîchement sorti de prison dans Sur mes lèvres (2001) de Jacques Audiard.

Ayant pour compagne Monica Bellucci, il a plusieurs fois joué à ses côtés, notamment dans Le Pacte des loups (2001) de Christophe Gans, le sulfureux Irréversible (2002) de Gaspar Noé ou encore le thriller d'espionnage Agents secrets (2004) de Frédéric Schoendoerffer. A partir de 2002, les talents de comédien de Vincent Cassel s'exportent à l'étranger : il est un "cousin" un peu trop envahissant face à Nicole Kidman dans Nadia de Jez Butterworth, incarne à l'écran le mystique Blueberry sous la direction de son ami Jan Kounen et affronte le gang des braqueurs cools de Ocean's 12 (2004). Les Etats-Unis continuent de faire appel au fils Cassel pour des seconds rôles auprès de grandes stars. Il affronte de nouveau - et brièvement - le gang Ocean dans Ocean's 13 et cause de sérieux problèmes à Clive Owen par l'entremise de Jennifer Aniston dans Dérapage.

Vincent Cassel n'oublie cependant pas son pays natal, où il continue de jouer des rôles plus ou moins habituels pour lui. Ainsi, il devient Joseph, un gardien de maison sanguinaire dans Sheitan, film qu'il a lui même produit. Il recommence à se travestir de la manière la plus surprenante qui soit, en jouant un satyre à pattes de bouc, dans Sa Majesté Minor, de Jean-Jacques Annaud, face à l'éloquent cochon campé par José Garcia. Vincent retourne ensuite aux Etats-Unis, pour jouer sous la direction de David Cronenberg, dans Les Promesses de l'ombre, long métrage sondant les tréfonds inquiétants de la nature humaine, par le biais de la mafia russe implantée à Londres.

Toujours en quête de nouveaux horizons, n'ayant pas peur de jouer des rôles antipathiques, ou bien de ternir son image de sex-symbol, il accepte d'interpréter Jacques Mesrine, dans les deux films qui composent le diptyque : Mesrine : L'Instinct de mort et Mesrine : L'Ennemi public n°1, réalisés par Jean-François Richet. Sa composition lui vaut le César du Meilleur acteur 2009. Toujours en 2009, Vincent Cassel retrouve le monde de l'animation en prêtant pour une troisième fois sa voix au smilodon Diego de L' Âge de glace 3 - Le Temps des dinosaures, après les deux premiers opus sortis en 2001 et 2005. Au milieu de la banlieue clichée de l'adaptation des Lascars, Cassel et Tony Merguez ne font plus qu'un, tout comme avec Chuck, l'astronaute malchanceux, alien parmi les extra-terrestres de la Planète 51.

Par la suite, Vincent Cassel poursuit sa carrière dans des films plus modestes que Mesrine mais tout aussi efficaces. Il est le père infidèle de Laura Neiva dans le film A Deriva (2009) de Heitor Dhalia, puis le psychologue sans limites de Notre jour viendra (2010) de Romain Gavras, projet sur lequel il est également producteur. En 2011, renouant avec la scène, il recouvre les traits du chorégraphe (plus qu'ambigu) de Natalie Portman dans Black Swan du cinéaste Darren Aronofsky. Il tient également le rôle titre du Moine, adaptation par Dominik Moll d'un roman gothique écrit au XVIIIe siècle. Retour du côté obscur ensuite dans A Dangerous Method. Quatre ans après Les Promesses de l'ombre, l'acteur transformiste retourne chez Cronenberg en incarnant cette fois-ci le psychiatre dément Otto Gross, élève de Sigmund Freud (alias Viggo Mortensen). Les deux acteurs se croisent pour la seconde fois.

 

OLIVIER BARTHELEMY:Né au sein du collectif Kourtrajmé, Olivier Barthelemy commence sa carrière d'acteur sous la direction de Kim Chapiron, dans de nombreux courts métrages, son premier étant Brigade de Repression des Psykonegros en 1996. Suivant la bande, il participe presque dix ans plus tard au long métrage Sheitan, interprétant l'un des jeunes de banlieue séquestrés par l'acteur confirmé, Vincent Cassel. En dehors du cinéma, Olivier Barthelemy se lance dans la télévision et se retrouve en 2007 à l'affiche de la série évènement La Commune, créée par Abdel Raouf Dafri.

Le monde des gangsters et des malfrats semble l'attirer avec des seconds rôles dans le film Truands (2007) de Frédéric Schoendoerffer et Mesrine : L'Ennemi public n°1 (2008) de Jean-Francois Richet. Deux années après ce dernier, Olivier Barthelemy marque sa troisième collaboration avec Vincent Cassel, dans Notre jour viendra de Romain Gavras où il tient le rôle de Rémy, adolescent martyrisé, recueilli par Patrick alias Vincent Cassel.

En 2011, l'acteur s'associe à Largo Winch en interprétant Simon Ovronnaz dans le deuxième volet des aventures du célèbre héritier milliardaire, incarné par Tomer Sisley.

 

JUSTINE LEROOY:"Notre jour viendra" est son 1er film.

 

SYNOPSIS: Patrick et Rémy n'ont ni peuple, ni pays, ni armée : ils sont roux. Ensemble, ils vont combattre le monde et sa morale, dans une quête hallucinée vers l'Irlande et la liberté...

 

CE QUE J'EN PENSE: Un road-moavie hallucinant pour un premier de romain Gavras avec la très bonne interprétation de Vincent cassel et Olivier Barthélémy

Note 3,30

Publié dans CINEMA

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article